Lenaaaaaa !! || Terminée !

Je suis née à Moscou dans une très très riche famille. J'ai grandit normalement sans l'amour de mes parents. J'ai eu une petite soeur alors que j'avais sept ans. J'ai été évidement très jalouse. Elle était bébé et mes parents s'occupaient d'elle, moi rien n'avait changé. Toujours pas un regard. Je pense que c'est tout juste s'ils savaient que j'existais. Tout allait bien quand même, Klara avait à peine quatre ans qu'ils ne s'en souciaient déjà plus, un " caprice de riche " comme je dis souvent. Ils font des enfants pour ne pas les aimer, pour ne pas les élever. Je n'ai jamais compris pourquoi ils m'avaient conçu. Mais heureusement Klara était là, elle a grandit très vite, j'ai été comme une mère pour elle, c'est ce qu'elle m'a toujours dit en tout cas. Je l'ai élevé du mieux que j'ai pu. Nos parents étaient comme des étrangers. Le matin nous nous levions et il y avait 20 000 roubles (monnaie Russe. 1 euros = 35,2 roubles environ) la journée nous allions dans nos écoles respectives, privées de très haut niveau bien sûr.
Je ne sais pas pourquoi, ni comment, mais d'un coup mes parents ont commencé à s'intéresser à nous. Klara et moi étions ravies bien entendu. Nous allions au restaurant en famille, en vacances, au cinéma, à des concerts, au musé ! C'était génial, pour la première fois depuis quatorze ans j'avais l'impression que mes parents s'occupaient de moi, je n'étais plus invisible j'existai. C'était juste génial.

Mais évidement, c'était trop beau. J'étais trop heureuse. J'avais quinze ans à l'époque, je m'en souviendrai toujours à jamais. Je commençai tout juste à les aimer. Avec Klara, nous étions toutes les deux rentrées de l'école, on sonna à la porte. C'était notre grand-mère qui vivait à trois heures de route de chez nous. Nous étions évidement ravies, on lui sauta au coup, en l'embrassant. Mais elle ne souriait pas, elle avait un air grave, triste sur le visage. Elle nous demanda tranquillement de nous asseoir. On alla jusqu'au salon, on s'installa sur le divan et c'est alors qu'elle me regarda, les yeux remplient de larmes : " vos parents sont morts les filles. " et là tout s'arrêta. Je vous le promets. Nous étions enfin heureuses toutes les deux, ils s'occupaient de nous ! Elle nous expliqua que c'était un accident de voiture, qu'ils avaient été violemment poussés dans la falaise, alors qu'ils conduisaient une voiture de sport. Elle sorti une petite enveloppe qui nous était destinée et qui disait ceci :
" Lena, Klara ...
Si vous lisez cette lettre c'est que nous ne sommes certainement plus de ce monde. Les filles, il faut que vous le sachiez, on vous a toujours aimé, nous nous excusons de ne pas l'avoir compris plutôt, mais vous ne nous excuserez jamais, et c'est normal. Nous avons été idiots. Papa et moi sommes vraiment désolée. Il est à côté de moi au moment où nous vous écrivons cette lettre. Vous êtes couchées, vous êtes censées dormir. C'est toujours dur d'écrire ce genre de lettre, toujours. Une larme vient d'ailleurs de rouler sur ma joue, puis une autre ... écrire une lettre d'adieu comme celle-ci est vraiment pénible et difficile, car d'une certaine façon on avance dans le temps, on avance jusqu'à notre fin, une fin peut-être lointaine, mais une fin peut-être à quelques heures de nous. Toute proche qui nous guette. Vous savez, lorsque certaines personnes ont énormément d'argent elles deviennent souvent la cible d'autres personnes, c'est à savoir. Et nous avons énormément d'argent, vous le savez. Nous vous aimons, vraiment, et ça à jamais. Lena, je veux que tu prennes soin de ta soeur. Klara, je veux que tu prennes soin de Lena. Je veux que vous veillez l'une sur l'autre. Ne vous fâchez pas.
Nous vous léguons tout ce que nous possédons. Tout est pour vous. Tout. Mais à présent il est grand temps que vous partiez, que vous quittiez la Russie. Vous êtes à présent sous la garde de votre grand-mère. Ne vous retournez pas, surtout pas. Ne perdez pas de temps. Mamy s'occupera de vendre nos biens, notre maison. Vous partirez d'ici quelques jours. Vous n'êtes plus en sécurité ici. Il vous faut partir. C'est tout. Ne rechigniez pas, ça ne sert à rien. Vous allez donc quitter Moscou pour Bristol, en Angleterre. Ne vous inquiétez pas, tout va très bien ce passer. Lena, Klara, nous vous avions mis dans cette école internationale pour ça, au cas où il nous arrive quelque chose.
Il est temps pour nous maintenant de vous laisser. Si vous lisez cette lettre, maintenant c'est que nous ne reviendrons pas. Que c'est définitif. Que nous sommes morts. Nous vous aimons, plus que tout au monde, plus que la vie même. Nous voulons tout simplement vous protéger. Que vous ne sachiez rien. Plus que tout, et pour toujours.
Papa et maman.

Aujourd'hui je sais quasiment ce qui c'est réellement passé ce jour là. Oui, mes parents sont morts. Mais si vous saviez simplement pourquoi ! Ils faisaient partis d'une espèce de mafia, d'après mes recherches. Klara n'en sait rien. Je n'ai pas voulu la mettre au courant. C'est donc de l'argent sale qui nous a nourri chaque jour. Mes parents savaient qu'ils allaient mourir puisqu'ils se sont tués. C'est ma grand mère qui me l'a expliqué. C'est pour ça que tout à coup ils ont vu que nous existions. C'était la fin, ce n'était plus qu'une question de mois. De deux mois ... évidement ça fait mal. C'est pour nous qu'ils se sont tués. Pour Klara, pour moi. Je tiens toutes ces informations de ma grand mère. Je n'aurais jamais dû savoir tout cela, mais c'était bien trop dur. Elle a donc fini par cracher la vérité. Klara ignore encore la plupart des choses, comme leur suicide par exemple.
Tout va plutôt bien dans nos vies aujourd'hui. Nos parents avaient quelques milliards de dollars en fait. Un beau paquet d'argent. Nous en avons donné énormément à des associations caritatives et dépensé beaucoup également l'enterrement de notre grand-mère, qui n'est aujourd'hui plus de ce monde. Elle nous a quitté il y a huit mois, à la suite d'un cancer. Une saloperie qui l'a emporté. Nous avons toujours beaucoup d'argent. Mais de l'argent sale, peut-être sali par des meurtres ... je ne sais pas vraiment comment ils ont gagné tout cet argent. J'ai dû mal certaine fois à acheté quelque chose. Je me dis " si ça se trouve, les gardes du corps de mon père ont tué quelqu'un pour mes lunettes Yves St Laurent ... " c'est dur. Dur de se dire que, probablement, nos parents ont tué quelqu'un, une personne qui n'avait rien demandé à personne pour que nous aillons tant de choses. Evidement, si quelqu'un l'apprenait tout cet argent serait confisqué. Mais ça ne risque pas, aujourd'hui plus personne ne recherche nos parents. C'est comme ça, il va falloir que j'apprenne à vivre en me disant " tiens, si ça se trouve c'est mon père qui a tué son père ! " super !