Jules♦ It's not the time for telling tales on me

Un, deux, trois, quatre. Cela faisait quatre heures que Spencer Stewart attendait dans cette salle d'attente presque vide. Son ex-femme était en train d'accoucher de leur première enfant. Une enfant pas vraiment désirée et arrivée au mauvais moment. En fait, Elizabeth était tombée enceinte lorsqu'elle et son mari étaient en procédure de divorce. Plus rien n'allait entre eux. Chacun était allé voir ailleurs. Ils n'étaient même pas officiellement mariés. Leur couple tenait depuis longtemps rien qu'à un fil. Et ce fil se déchira en temps voulu. Spencer tournait en rond. Il était en train de livrer sa dernière pizza lorsque le téléphone sonna. « Spencer, amène-toi, je la sens. Je la sens arriver. » Il ne lui suffit même pas de dix minutes pour arriver à l'hôpital. « Bonjour, je suis Mr. Stewart. Ma conjointe, enfin ex-conjointe accouche en ce moment même de notre enfant. » La jeune femme qui se tenait, assise, en face de lui, le regarda perplexe.. Se demandant si cet homme avait réfléchi une seconde avec la mère de l'enfant à ce que la petite allait endurer plus tard. « Je.. Je vais vous accompagner. Je pense que vu votre état, il est plus sage de vous accompagner. » Aussitôt dit, aussitôt fait, Spencer se retrouva face à une porte bleue pâle. Devait-il entrer? Devait-il rester dehors? La femme de l'accueil était parti, il ne lui restait plus qu'à attendre. C'est ainsi qu'il patienta encore deux heures de plus dans cette salle d'attente qui ne l'était pas vraiment, avant qu'une sage femme n'ouvre la porte et lui demande, gênée « Êtes-vous Spencer Stewart? Je vous préviens, elle n'est pas très contente. » Que voulait-elle dire par là? Spencer entra dans la salle d'accouchement et découvrit, émerveillé, un petit ange dans les bras de celle qu'il avait aimé. Il s'approcha doucement d'elle. Hésitant, il ne savait s'il devait s'expliquer sur le fait qu'il n'était pas entré. Elizabeth, elle, avait déjà oublié ce petit incident. Le fait de prendre la chair de sa chair dans ses bras la faisait rêver. Elle était sur un petit nuage. « Elle.. Elle est magnifique Ely. » La jeune femme laissa quelques larmes couler. Elle qui n'avait jamais eu à garder d'enfants, était effrayée par l'idée de s'occuper de son propre bébé. « Spencer, j'vais pas tenir le coup toute seule. Je t'en supplie, reviens à la maison, j'ai peur. » Ces quelques mots suffirent pour convaincre celui qu'elle épousa officiellement peu de temps après. La petite Juliet Rhea Elizabeth Stewart avait sauvé leur couple. Ainsi, ils vécurent tranquillement, plus amoureux que jamais « SPENCER! SPENCER! SPEEEEENCER! » Elizabeth gifla plusieurs fois son mari. Du sang.. Oui, du sang. Il y en avait partout. Sur le matelas, par-terre, sur la couette mais surtout sur le front de Spencer Stewart. « Bébé, appelle l'ambulance, les pompiers, je sais pas, appelle quelqu'un. » Juliet courut dans la chambre de ses parents où elle découvrit sa mère abattue, le visage recouvert de larmes, tenant dans ses bras son père, saignant. Un cri strident se fit entendre. Elle paniquait, tremblait de partout. « Jules appelle l'ambulance j'te dis! » La jeune fille, sous le choc, s'exécuta. Quelques heures plus tard, elle était seule à la maison. Sa mère lui avait interdit de venir avec elle aux urgences. La jeune fille n'avait pas insisté.. Elle savait que c'était le mauvais moment pour enrager sa génitrice. Affolée sur son canapé, elle n'osait bouger. Les larmes lui coulaient le long du visage. Ce n'est que quelques jours plus tard que la nouvelle tomba. Spencer était décédée. Personne n'expliqua jamais de quoi à Juliet. « Tu m'as tellement apporté dans ma v.. dans ma vie que j'ai du mal.. Excusez-moi. » Tous les regards étaient fixés sur la blondinette. La tristesse l'avait envahie. Elle n'avait aucunement envie de faire un discours pour la mort de son père. Elle n'avait aucunement envie de lui lire un poème. Tout ce qu'elle voulait, c'était lui dire à quel point elle l'aimait. « Il va me manquer! » Toutes les personnes présentes dans la salle furent émus de ce que venait de dire la jeune fille. Toutes les femmes laissaient leurs émotions faire surface. Elizabeth rejoignit sa fille pour la prendre dans ses bras. Quelle idée de lui donner une si grande responsabilité, à savoir dire adieu à son père. Les jours qui passèrent furent terribles pour la jeune femme. Elle se renferma plusieurs années sur elle même. Ne sortant plus, ne s'amusant plus, elle avait mit sa jeunesse de côté. Elle n'avait toujours pas fait le deuil de son père. Aujourd'hui, même si Juliet affirme l'avoir fait, tout le monde sait qu'elle ne s'en ai pas remise. Cette cruelle perte la rendue plus forte que jamais.. enfin apparemment. Elle a repris gout à la vie et désormais chaque seconde passée sur cette Terre est un miracle. Après la mort de son géniteur, sa mère a sombré dans l'acool. Juliet a du se trouver un métier au plus vite pour se nourrir et nourrir celle qu'elle aime plus que tout au monde. Ne voulant pas qu'on juge sa situation, elle fait croire a bon monde qu'elle est fortunée.